Les écrivains au péril de la guerre

Le poète Guillaume Apollinaire a cru aimer la guerre. Il déchantera rapidement et ses écrits de guerre deviendront progressivement plus amers. Gravement blessé en 1916, il meurt deux jours avant l'Armistice.

Écrivain et poète juif autrichien, Joseph Roth fait la guerre sous les drapeaux de l'armée impériale et royale. Ses actes de bravoure, réels quoique légèrement romancés, lui permettent d'écrire une oeuvre considérable, dont La Marche de Radetzky.

Fin des années 1930, Ernest Hemingway traverse une crise existentielle, quitte les États-Unis et s'engage dans la guerre d'Espagne auprès des Républicains. De cette expérience naîtra un film documentaire, 'Terre d'Espagne'.

Au début de la guerre civile en Espagne en 1936, André Malraux était déjà un écrivain influent, prix Goncourt trois ans plus tôt pour 'La condition humaine'. 'L'espoir' sera inspiré de son expérience lors de cette guerre.

Les idéaux révolutionnaires de George Orwell le conduisirent à Barcelone puis sur le front républicain en pleine guerre civile espagnole. Gravement blessé, il relate son expérience dans 'Hommage à la Catalogne'.

Curzio Malaparte devient correspondant de guerre pour le Corriere della Serra en Russie. Ses portraits, les situations qu'il décrit avec un apparent détachement glacé, vont donner un chef d'oeuvre, Kaputt, une référence incontournable.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Thomas Mann est l'écrivain allemand le plus célèbre au monde. Prix Nobel en 1929, il vit aux États-Unis et utilise la propagande alliée pour combattre la dictature hitlérienne.

Dans les années 1930, Robert Brasillach est un écrivain lu et apprécié avant de sombrer dans le fascisme, mettant sa plume et son talent de polémiste au service de la collaboration avec un fanatisme sans limite et un antisémitisme forcené.

Écrivaine, philosophe, militante syndicale, Simone Weil affronte la Seconde Guerre mondiale et les persécutions anti-juives. Exilée en Angleterre, elle raconte son désespoir et son impuissance à se faire entendre.

Albert Camus était un enfant de l'Algérie, celle des pieds-noirs du quartier Belcourt à Alger. Journaliste, écrivain, prix Nobel en 1957, il fut profondément affecté par cette guerre et le dénigrement de ses écrits par les intellectuels de gauche.